Le Congo Belge : histoire
Découverte portugaise, le Congo Belge demeure un symbole de la colonisation européenne, un mélange sulfureux d’expansion économique de souffrances des peuples et d’exploitations minières sur fond de progrès distillé par la religion et une organisation martiale. 80 fois la Belgique, seul exemple de propriété privée d’une telle étendue, son histoire continue après son indépendance à défrayer l’histoire de l’Afrique et à effrayer ses habitants.
Roulez dans les pneus
Le développement industriel de la Belgique du 19ème siècle est tel que son deuxième roi, Léopold II, finance des expéditions. (Sa statue équestre à Bruxelles regarde vers la banque Lambert).
Fort de son statut d’état central, neutre luttant contre l’esclavagisme arabe, il réunit en 1876 une conférence géographique internationale qui aura l‘appui des grandes puissances.
À l’instar de Brazza, Stanley, journaliste américain, est missionné pour y installer de nouveaux jalons.
Léopold II ne mit jamais les pieds au Congo, en 1889, il le lèguera (caution en échange de fonds) par testament à la Belgique qui l’annexera en 1908.
Les automobiles ont besoin de pneus et le Congo regorge de caoutchouc, ce sera l’amorce de l’enrichissement.
Les méthodes (esclavages et "mains coupées") ternissent les bons sentiments et après les réclamations internationales et de la Grande-Bretagne, le gouvernement belge instaure plus d’humanité dans la charte coloniale d’octobre 1908.
Il est l'or de l'uranium
Deuxième pays francophone après la France, les missionnaires envoyés pour l’éducation étaient majoritairement Flamands, conflits linguistiques sous les tropiques.
En 14-18, le Congo Belge combat les forces allemandes du Ruanda Urundi et l’annexe avec l’aide des forces britanniques et d’un massacre des populations locales.
L’extraction minière, du cuivre, de l’or, réintroduit un quasi-esclavage cautionné par les chefs de tribus qui vendent des travailleurs à bas prix à l’administration coloniale. La récession des années 30 atténue le travail forcé.
En mai 1940, Léopold III capitule et est fait prisonnier par le régime nazi. Le gouvernement belge de Pierrot et Spaak s’exile à Londres
Échec et mat pour les noirs
Les richesses du Congo Belge permettent la reconstruction de la Belgique d’après-guerre.
L’uranium servira au développement nucléaire américain et fournit la matière aux bombes d’Hiroshima et Nagasaki.
Malgré "la charte des Nations Unies sur l’autodétermination des peuples" et les désirs d’indépendances comme l’ABAKO dès 1940, le pouvoir ne se résoud à l’indépendance.
Après les heurts de Léopoldville de 1959 , Baudouin 1er déclare l’indépendance du Congo, avec l’accession au pouvoir en juillet 1960 de Joseph Kasa-Vubu et surtout le premier ministre Patrice Lumumba (leader du MNC).
Sentant venir l’instabilité, les caisses se vident, les tensions internationales organisent la chute et l’assassinat du nouveau libérateur, le général Mubutu devient le représentant fidèle de l’occident.
